Importance de l’industrie forestière
Pour occuper les terres des rangs III, IV et V de la Seigneurie de la Bouteillerie, il faut défricher diverses étendues de forêt. C’est sans doute ce qui explique que, dès sa création et pendant près de 100 ans, la paroisse de Saint-Pacôme vit presque exclusivement de l’exploitation forestière.
De plus, avant 1862, M. Hugh McDonald, commerçant de bois de Saint-Patrice de Rivière-du-Loup, devient propriétaire de plusieurs lopins de terre situés dans le rang III de la Seigneurie de la Bouteillerie. M. McDonald a aussi le droit de coupe sur tous les lots des rangs VIII et IX du Canton Ashford (limites de Saint-Damase et Tourville dans le comté de l’Islet). Ses droits de coupe s’étendent aussi sur tous les lots des rangs XI, XIII et XVI du Canton Ixworth (secteur du Lac Chaudière) ainsi que sur une partie des lots des rangs IX et XII du même canton. Comme on peut le constater, l’étendue de terrains sur laquelle il peut exercer ses activités est plutôt vaste.
En 1862, Hugh McDonald vend tout ses actifs à Charles King Sr de Lyster pour environ quinze mille dollars. Charles King Sr y ajoute une deuxième scierie à celle déjà existante. Il en confie la gérance à son fils Edmund A. King, ce dernier décède le 6 août 1905.
Le bois arrive au moulin par la « drave » sur la rivière Ouelle. Après transformation, le bois est acheminé au quai des King, situé au rang de l’Éventail à Rivière-Ouelle. Par la suite, tout ce bois est vendu outre-mer.
Le 10 janvier 1903, la King Brothers vend ses actifs à la Rivière-Ouelle Pulp and Lumber Co. qui, en 1920, revend la compagnie à la Power Lumber Co. La nouvelle compagnie a comme président M. Gérard Power, qui devient par la suite conseiller législatif. La compagnie continue ses opérations jusqu’en 1932. C’est alors qu’il faudra la liquider au profit de la Banque Canadienne Nationale qui finance les opérations de la compagnie et qui a une succursale à Saint-Pacôme depuis 1909.
Après deux ans sans opération, la Banque accorde une coupe annuelle à MM. Oscar Auger et J. M. Dessureault de Québec jusqu’en l’hiver 1940-41. Cet hiver-là, la Banque redonne sa coupe annuelle à une nouvelle compagnie formée des frères Plourde et de Joseph Santerre de Notre-Dame du Mont-Carmel. Le printemps suivant, ces industriels achètent toutes les propriétés de la banque, y compris les limites forestières et reprennent le nom de l’ancienne compagnie : Power Lumber Co.
Au début des années 1950, des problèmes reliés à la syndicalisation des employés et à la rationalisation de l’industrie font en sorte que le moulin de Saint-Pacôme est définitivement fermé et démantelé et les opérations sont concentrées dans le secteur du Lac de l’Est, près de la frontière américaine.
Petite histoire autour du Moulin...
Dans un immense bassin près du moulin, surnommé « L’enfer », on brûle les résidus du bois, les copeaux et le bran de scie, qui n’étaient pas exploités comme maintenant. Les hautes cheminées du moulin dépassent la hauteur du village. On promet même aux enfants turbulents ou tannants de les laisser à « l’enfer » du moulin!!! Soyez assurés que cela calmait leur esprit.
Il y a déjà eu un secteur qui longe le moulin appelé « faubourg-flambant » et en voici l’explication : les personnes demeurant aux environs du moulin chauffent leur poêle avec des croûtes découpées au moulin. Les cheminées s’encrassant, il ne se passe pas une semaine sans qu’une cheminée ne flambe dans ce secteur.